jeudi 13 juillet 2017

1944 Bombardements à Toulon





16 Août 1944

Alertes sur Toulon.

 Des lettres retrouvées dont j'ai fait une copie ci-après:



Les extraits témoignent des évènements de la journée.
Toulon le 16.8.44

…« La vie de rats continue. Samedi après t’avoir écrit et avoir ajouté l’alerte  15h 45, je n’ai eu que le temps de mettre ma lettre à la poste.
Nouvelle alerte à 18 h jusqu’à 19 h
Hier dimanche le programme  a été très chargé
 première alerte : 7 h 15 à 8h 30
                9h 30 à 11h30
  12h30 à 14h30
4° 18h 30 à 20h 30
 Hier soir nous en étions à la 26éme alerte depuis  dimanche dernier. Les ouvrages militaires  de toute la côte ont été bombardés : Cap-brun, Saint-Mandrier,  Six-fours, Ollioules, Sanary, Bandol,  et de l’autre côté, Carqueiranne, Giens  etc…
Nous attendons maintenant le programme de la journée. On peut dire que de 7 h à 21h  toute activité est interrompue. Comme je te l’écrivais nous vivons comme des rats »...
…………..
… «La ville et les quartiers sinistrés  sont absolument déserts. Seuls quelques fous persistent à y habiter»….











LIBERATION DE TOULON 1944



   28 AOÛT 1944 TOULON LIBÉRÉ
Toulon le 28.8.44.


… « Ma première lettre depuis la libération de Toulon.
A Toulon, il n’y a pas eu trop de mal. La reddition des forts a été un peu longue, mais nous avions affaire  aux Français qui ont limité les dégâts au minimum…
…« À Claret très peu de dégâts et notre maison est toujours debout avec les dégâts du bombardement seulement »…



29 AOÛT CÉLÉBRATION DE LA LIBÉRATION

Toulon le 29.8.44.

…« J’écris à tout hasard car bien que la poste ait accepté les lettres, je doute fort que le courrier soit acheminé.  
            Nous voici donc à Toulon libéré des Boches. te raconter tous les détails de cette délivrance serait long et fastidieux.
            En voici malgré tout quelques points essentiels.
 Dans la nuit  du 14 au 15 alerte à 22h30. Des éclairs illuminaient le ciel vers Bandol et nous n’étions pas arrivés aux abris. Fin d’alerte à 24 h. On décide de coucher à l’abri. Bonne idée. Vers 4 h  nouvelle alerte. Circulation intensive des Fritz dans tous les sens sur la route. On comprend aisément qu’il y a du nouveau. Au petit jour 1° apparition des avions, mitraillages, bombinages sur les batteries les forts.- ce vacarme  dure toute la journée.Dès le 16 et le 17 nous avons élu domicile aux abris. Nous mangeons à la roulante du Secours National installée devant l’abri.
Cette vie dure jusqu’au 23. Ce jour- là nous apercevons des voitures de forme inconnue. Ce sont les Français. Quelle joie !
            Malgré cela dans la ville la bagarre continue. Le fort d’Artigues résiste 48 h. Saint- Mandrier 3 jours, Six-Fours aussi. Quelques nids de résistance au Champ de mars, dans la basse ville et au Pont du Las sont liquidés après des combats assez durs. Tous les quais de l’arsenal sont détruits  par les Boches  Le quai Cronstadt est dans un état indescriptible, l’eau arrive rue République. Samedi, c’est à dire  le 26 on brûlait au  bord du Las  des cadavres  de chevaux et de Fritz.
 Je t’envoie le  numéro du journal   "Le Var libre "  ex Petit Var.
 Les F.F.I ont fait preuve de beaucoup de patriotisme et ont eu malheureusement des pertes. Parmi celles-ci  Bourguet, Lafoudan,  le joueur de rugby Ballatore du rugby également est blessé.. Dans le groupe de Pasconit 10 morts...

…Enfin tout est fini »….