jeudi 14 juin 2012

Ma période électorale

En compagnie de:

PIERRE MAGNAN L’INDIGNÉ PERMANENT.


1986 : Bernard Pivot en introduction de son émission Apostrophes déclarait : « Pendant la période électorale lisez   des romans »

2012 : la factrice inonde ma boîte à lettres de professions de foi. Je suis les conseils de l’homme de télé. Je laisse tomber la presse électorale. Dans la solitude de ma montagne, je relis PIERRE MAGNAN.
Je mets de côté le commissaire La Violette, Digne et la statue de Garibaldi Je préfère ouvrir deux livres maintes fois feuilletés.

Devant ma fenêtre se dresse la grande pyramide l’Obiou. Au-delà s’étendent les blés du Trièves et les chemins chers à Giono.
Un mistral léger soulève les aigrettes des pissenlits et embrume les sommets encore enneigés. Un adolescent de quinze ans chemine sur les drailles, le béret vissé sur la tête. Une flûte fait la nique aux mésanges affolées. Un refrain trottine de Percy vers Lalley et Chichilanne. Il court vers Saint Pipillet, franchit la muraille de pierre, glisse vers le pays de Corps et cascade dans le torrent 
Ses paroles ont changé. Il n’y a plus de cocu, il n’y a plus d’homme méchant pour se moquer du chef de gare. D’ailleurs il n’y a plus de chef de gare.
Zeus dans l’hôtel du bord de route peste de tout son soûl et pour se calmer lance des foudres sur l’Obiou. Le mistral gronde et griffe mes volets comme un chien enragé. J’ouvre grand ma porte pour le faire entrer et l’entendre gueuler. La tempête dévale les éboulis, et porte du Trièves sur le Dévoluy, sur le Champsaur et jusqu’à Manosque, les coups de gueule de « l’indigné permanent »

Dans la fente de la petite boîte à lettres soudée aux grilles du cimetière, je glisserai une lettre : « À l’attention de Pierre Magnan »
J’écrirai seulement quelques mots pour lui dire que de Chichilanne dans le Trièves, du sommet du mont Aguille et des falaises de l’Obiou, l’écho porte toujours sa révolte.


L'Obiou

     Un roman à relire :" L'enfant qui tuait le temps"


L’horloge s’est arrêtée. Pierre Magnan ne s’est pas éteint en avril. Un enfant a tué le temps. J’entends du sommet de l’Obiou, la voix de l’indigné éternel résonner.

1 commentaire:

  1. marieclaire.boubaker @free.fr19 juillet 2012 à 05:49

    cet article me donne envie de relire Pierre Magnan

    RépondreSupprimer

merci de laisser un commentaire